« Le monde change perpétuellement à mesure que les générations se succèdent. Et pourtant, le poisson rouge, une créature qu’on était censé non pas consommer, mais apprécier exclusivement pour sa beauté, était parvenu en quelque sorte à atteindre un objectif : dans son domaine, il pouvait être considéré comme la perfection absolue, surmontant toutes les vicissitudes en vertu seulement du faible pouvoir rayonnant de sa splendeur. On eût dit que ce n’étaient pas les êtres humains qui créaient les poissons rouges, mais que ceux-ci avaient eux-mêmes poursuivi opiniâtrement leur objectif de perfection en séduisant et en exploitant à leur avantage le plus délicat des instincts humains, l’attraction pour la beauté. En définitive, ces créatures représentaient une force qu’il ne fallait pas sous-estimer. »
C’est cette beauté que poursuit Fukuichi à la recherche du poisson rouge idéal. Histoire d’amour contrariée et quête d’un absolu inaccessible, Un amour de poisson rouge révèle pour la première fois l’immense talent de Kanoko Okamoto que Lucien d’Azay présente dans la postface.
Kanoko Okamoto (1889-1939) est une poétesse et nouvelliste japonaise. Née dans une grande famille, elle épouse l'illustrateur Ippei Okamoto, avec lequel elle aura un fils, le futur artiste d'avant-garde Tarō Okamoto. Ses romans et nouvelles explorent les secrets des relations sociales dans le Japon de son temps.
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