Écrite entre 1963 et 1967, La Divine Mimesis, publiée en 1975 comme « document », selon la volonté de Pasolini lui-même, constitue l’un des textes les plus importants sur la rupture entre les années 1950 et les années 1960 et sur la crise qui amène le poète italien à passer de la littérature au cinéma et à s’intéresser au Tiers Monde. Imitation des premiers chants de l’Enfer de Dante dans laquelle il se livre à une critique acerbe de la société italienne et de l’intelligentsia des années 1960, elle met en scène Pasolini qui incarne lui-même Virgile et Dante à la fois et se place sous l’invocation de Rimbaud.
La Divine Mimesis traduit l’expérience de cette crise et de ce passage entre deux époques. Un texte complexe comme toutes les allégories, mais fondamental, parce qu’il évoque les conséquences profondes et dévastatrices de l’émergence de la société de consommation et proclame l’urgence de trouver de nouvelles possibilités, de nouvelles formes d’engagement.
Accompagné de nombreuses photographies, il s’agit d’un texte prophétique de l’écrivain-cinéaste, une pierre angulaire dans son œuvre, un livre-pivot.
Pier Paolo Pasolini (1922-1975) est un romancier, poète, chroniqueur, cinéaste italien particulièrement fécond dans la période de l’après-guerre. Il laisse une œuvre considérable qui continue d’exercer une profonde influence à travers le monde, parmi ses livres, on retiendra Les Ragazzi, Une vie violente, Théorème, L’Odeur de l’Inde ; parmi ses films : Accatone, Mamma Roma, L’Évangile selon saint Matthieu, Médée, Salo ou les 120 journées de Sodome…
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