Dans L’Homme du ressentiment (1923), Scheler examine ici, selon la pure méthode de description phénoménologique, un concept psychique entrevu par Nietzsche : le ressentiment. À l’origine, le ressentiment est toujours l’expression de quelque sentiment d’impuissance, né de l’échec du sujet à assumer selon les formes de sa personnalité telle ou telle valeur morale. Nietzsche a donné à cette notion un droit de cité dans le sens technique dans le domaine de la philosophie. Max Scheler tente dans ce volume la description d’une totalité d’expériences et d’actions vécues en étudiant l’homme de ressentiment et insère sa doctrine dans le cadre d’une philosophie des valeurs, où l’Amour occupe une place privilégiée. Scheler se dresse contre la conception nietzschéenne du christianisme, expliquée au travers de cette notion dans La Généalogie de la morale.
Dans le contexte actuel de remontée du ressentiment, la pensée de Scheler retrouve une actualité particulière. La redécouverte de ce classique est d’autant plus justifiée.
Max Scheler (1874-1928) compte parmi les philosophes allemands les plus importants du XXe siècle. Marquée par Nietzsche, Dilthey et Husserl, sa pensée tente une synthèse originale de différents courants philosophiques. L’Homme du ressentiment est son ouvrage le plus célèbre.
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