Publié pour la première fois en 1948, l’essai d’Elisabeth de Gramont dévoile le regard personnel d’une proche connaissance de Proust. Son témoignage sur le grand écrivain est capital. Outre qu’elle analyse avec intelligence l’œuvre de Proust, Élisabeth de Gramont fut une des premières à montrer combien la Recherche est une œuvre autobiographique. Familière du monde dans lequel le romancier a puisé son inspiration pour composer sa cathédrale littéraire, elle donne plusieurs clés jusqu’alors inconnues pour identifier ses personnages. Et pour la première fois, on devine qu’elle a été, parmi d’autres, l’un des modèles de la duchesse de Guermantes. Certains et certaines s’en étaient doutés, ainsi Alice Toklas, l’amie de Gertrude Stein qui déclarera : « Chose que j’avais soupçonnée pendant plus de vingt ans. »
Depuis quelques années, l’œuvre et la vie d’Elisabeth de Gramont (1875-1954) sont mieux connues : par les rééditions de ses Mémoires en quatre volumes (Grasset, Cahiers rouges, 2017-2020) et la biographie de Francesco Rapazzini (Fayard, 2004). C’est d’ailleurs ce dernier qui signe la préface et Christian de Bartillat, qui en son temps réédita ce livre, la postface.
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