À partir de 1887, Henry James est l’invité du couple Curtis, des Bostoniens fortunés qui viennent d’acquérir le palazzo Barbaro à Venise pour le restaurer et l’aménager. Vaste palais aux fenêtres gothiques, planté au bord du Grand Canal (que James appelle le « Canalazzo »), sur la rive droite, à deux pas de l’Accademia, cette demeure joue un rôle extraordinaire auprès de la communauté d'expatriés : écrivains, artistes, poètes, musiciens. Ici le poète anglais Robert Browning a lu sa poésie, John Singer Sargent y a peint.
Cette correspondance vénitienne couvre la période 1869-1907 et dévoile des pans importants de l'inspiration de James pour trois de ses œuvres majeures : Les Ailes de la colombe, Les Papiers d'Aspern et Heures italiennes. Adressées à de nombreux correspondants, elles restituent l'atmosphère du palais et reflètent le regard personnel d'un écrivain sur son œuvre et sur la société vénitienne dont il fut un des plus brillants observateurs. Les amateurs des œuvres de James y retrouveront toute la saveur de ses romans et nouvelles.
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