« À vrai dire, 28, boulevard Aristide-Briand est l’un des meilleurs Besson qui soit. Avec Lettre à un ami perdu. Si vous n’avez jamais rien lu de Patrick Besson, je vous invite à lire cette brochure de moins de cent pages. Pour renflouer L’Humanité, si j’étais M. Lagardère, j’en demanderais la publication intégrale en feuilleton pendant une semaine. Le journal de Jaurès aurait des chances de s’en tirer. Après ? Après, tout dépendrait de Besson et s’il veut donner une suite à ses Mots. Et de quelle somme lui serait proposée par le grand capital.
J’ai mis les points sur les i. Depuis Les Mots de Sartre, je n’avais pas lu un récit qui m’ait autant touché. En plus naturel. Et pourtant, c’est écrit. Lisez le début, et ce n’est pas le début le plus fort, vous serez pris, vous serez obligé d’aller jusqu’au bout : “ Les petites – de la sixième à la troisième – ont leur propre cour séparée de celle des grands par le bâtiment de la cantine. Est-ce parce que Montreuil-sous-Bois [oui, nous sommes à Montreuil, pas à Montreux, pas toujours Nabokov, Morand, Chaplin] est une municipalité communiste que le lycée ressemble à une faucille coupée d’un marteau ? Aujourd’hui, les enseignants – quand a-t-on commencé à appeler les professeurs des enseignants ? – semblent inquiets pour leurs jeunes élèves. DE l’autre côté de la cantine, chez les secondes, premières et terminales, c’est la révolte, la révolution. ” Hé oui, Patrick Besson a 12 ans, nous sommes en 1968, à Montreuil. »
Bernard Frank
suivi de Tour Jade
« À vrai dire, 28, boulevard Aristide-Briand est l’un des meilleurs Besson qui soit. Avec Lettre à un ami perdu. Si vous n’avez jamais rien lu de Patrick Besson, je vous invite à lire cette brochure de moins de cent pages. Pour renflouer L’Humanité, si j’étais M. Lagardère, j’en demanderais la publication intégrale en feuilleton pendant une semaine. Le journal de Jaurès aurait des chances de s’en tirer. Après ? Après, tout dépendrait de Besson et s’il veut donner une suite à ses Mots. Et de quelle somme lui serait proposée par le grand capital.
J’ai mis les points sur les i. Depuis Les Mots de Sartre, je n’avais pas lu un récit qui m’ait autant touché. En plus naturel. Et pourtant, c’est écrit. Lisez le début, et ce n’est pas le début le plus fort, vous serez pris, vous serez obligé d’aller jusqu’au bout : “ Les petites – de la sixième à la troisième – ont leur propre cour séparée de celle des grands par le bâtiment de la cantine. Est-ce parce que Montreuil-sous-Bois [oui, nous sommes à Montreuil, pas à Montreux, pas toujours Nabokov, Morand, Chaplin] est une municipalité communiste que le lycée ressemble à une faucille coupée d’un marteau ? Aujourd’hui, les enseignants – quand a-t-on commencé à appeler les professeurs des enseignants ? – semblent inquiets pour leurs jeunes élèves. DE l’autre côté de la cantine, chez les secondes, premières et terminales, c’est la révolte, la révolution. ” Hé oui, Patrick Besson a 12 ans, nous sommes en 1968, à Montreuil. »
Bernard Frank
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