Bartillat Edition
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J

ISBN : 2-84100-414-0
Parution : 20/09/2007
Prix : 14 €
180 pages
Format : 12,5 x 20

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Jeune professionnel
Guillaume Noyelle



Résumé

"Les premiers jours, on me demandait si mon poste me plaisait. Je répondais : "Bien sûr, je le trouve très intéressant." Je lisais sur le visage de mes interlocuteurs une manière d'intérêt, de surprise. Aurais-je raconté une aventure où ma vie ne tenait qu'à un fil, ils auraient montré ce même petit étonnement qui marque la grande indifférence. Je tâchais de trouver un angle de vue singulier à un quotidien linéaire."

Un jeune homme se souvient de son passage dans le monde de l'entreprise. A travers son regard, la vie active s'apparente à une comédie humaine où les petitesses côtoient la tragédie.

Après Les Piétinements (Bartillat, 2004), Guillaume Noyelle signe ici son deuxième roman.

Presse

Le Figaro 29 octobre 2007
Esprit d’entreprise par CHRISTIAN AUTHIER

« L’inemploi avait érigé le simple fait de travailler en une qualité au même niveau que la gentillesse, la générosité, l’intelligence. Cette situation me convenait : je me savais dépourvu de ces trois qualités », constate le narrateur de Jeune Professionnel avec ce ton désabusé et narquois qui est l’un des charmes du roman. Notre héros vient de décrocher son premier emploi d’international legal coordinator à la FTG, société installée dans un immeuble en bordure de Seine. Des rapports, des réunions, des mails et un vocabulaire de 500 mots d’un anglais commercial suffisent ici à faire croire que l’on adhère à l’esprit et aux valeurs de l’époque.

Ce bref roman séduit précisément par l’inaptitude de son personnage, passager clandestin embarqué dans un navire dont la destination n’est pas la sienne. Avec un style lapidaire et élégant, Guillaume Noyelle dessine une certaine lassitude contemporaine qui prend parfois des accents houellebecquiens dans la description pseudo-scientifique des caractères et des comportements : « Le talent de bricoleur rend attachant. Le contrôleur de gestion était trop beau pour se rendre attachant et pas assez malin pour être bricoleur. » « Tous les Henri sont sympathiques, et celui-ci n’échappait pas à la règle. » Un écrivain à suivre.



Site Boojum, octobre 2007, critique de Loïc Di Stefano

Un jeune homme va confronter sa propre nullité au monde de l'entreprise, et va essayer de s'enfoncer tout à fait dedans, comme un expérience. Après son départ, d'un pays lointain, il nous raconte cette immersion dans une vie qui ne pouvait pas être la sienne, même si pointe un rien de nostalgie, finalement...


« Le mensonge est le meilleur atout du candidat »

Guillaume, donc, a réussit ses examens en bûchant mais en passant pour un glandeur. Il va tricher sur son CV comme dans la vie, tâchant d'apparaître comme autre. Alors il est embauché, jeune dynamique plutôt que dépenaillé à son naturel défendant, emploi vague qui va consister à faire des rapports vite ou pas du tout lus par un contrôleur de gestion ausssi improbable que lui, et toute l'entreprise d'aller cahin-caha comme mue par sa propre langueur. Les heures et les jours passent à faire semblant, à regarder dehors la Seine, à passer d'un bureau à l'autre avec un dossier sous le bras et une tenue d'homme préoccupé pour marqué son attachement à la besogne, ne pas quitter tôt, ne pas prendre de RTT... Mais en dehors de cette mascarade qu'il se joue aussi à lui-même, rien, pas de vie sinon celle d'un enfant chez ses parents. Si le monde de l'entreprise est le lieu idéal pour l'envol et la prise en charge de sa propre indépendance, c'est tout le contraire ici, car Guillaume est écrasé par un système où il veut entrer — où se persuade qu'il a sa place tout en y allant mollement, doux paradoxe — mais où il sent en même temps que sa place est ailleurs. Il faudra l'arrivée d'une nouvelle directrice pour qu'il soit confronté réellement à ce qu'il a fait, aux efforts qu'il a fournis et  à sa place dans le système : rien, nulle part ! Le sentiment qui perdure, dans ce récit un rien pesant de mélancolie — celle de l'adolescent qui ne trouve pas sa propre identité, pas encore — c'est celui de possibilités restreintes, d'engluement dans un réel qui va son chemin aussi bien avec que sans moi, ce qui réduit considérablement la possibilité de se croire quelqu'un. On retiendra cette belle image, assez évocatrice de l'ensemble : « distance considérable à vol d'oiseau en cage »...

Par cette expérience personnelle, l'auteur nous brosse un portrait assez caustique d'une grande entreprise où tout est communication mais où personne ne se parle, où tout est Un mais où personne ne se connaît car sitôt en dehors de la vie du bureau plus personne ne se souvient de vous. Et par petites phrases bien senties se déploie la rigoureuse nullité de la vie ; par exemple, quand le directeur réunit ses équipes pour annoncer son départ, le commentaire ne tarde pas : « On se passait déjà aisément de lui, aucune raison que, de surcroît, il quitte l'entreprise »

« Mon poste inutile me convenant. J'attendais tranquillement le placard, l'invisibilité »

Entre le Cahier de gribouillage pour adultes qui s'ennuient au bureau (Claire Fray, éd. Panama, un must !!) et Bonjour Paresse (Corinne Maïer, éd. Michalon, un régal du comment ne pas se faire prendre à rien faire…), Jeune Professionnel apporte une touche d'abord doucereuse puis franchement amère de nostalgie. Car le récit est fait non pas in vivo, mais des lointains, alors que Guillaume a quitté l'entreprise et qu'il bulle au soleil, sous quelque tropique, pas soigné, alangui et béat. Toutes ces images de sa première expérience professionnelle lui reviennent et, avec surprise, il se met à trouver plus belles les rangées de dossiers d'archives que les palmiers… Est-ce à dire que le regret pointe et que le récit est celui de ses plus belles années ? voire… le jeune professionnel avait pourtant sa place dans le monde du faire-semblant de l'entreprise, ce qui est, sans doute, à la base de cette petite nostalgie qui ne cesse de poindre dans le texte.

Un roman qui va surprendre, à la fois par le détachement du narrateur pour son personnage — ou pour lui-même si l'on admet l'autofiction, dont on nous laisse penser que ce n'est pas une sotte idée —, et par la maîtrise du chemin emprunté par le personnage, justement, pour atteindre son but, inavoué : être dans la situation de ne plus pouvoir mentir, de devoir assumer sa propre nullité. Devenir adulte, en quelque sorte. Alors cruel sans aucun doute, le roman l'est pour tout le monde, ceux qui restent dedans et ne vivent pas et ceux qui sortent et ne vivent plus. Roman d'apprentissage ou roman de la perte, ce Jeune Professionnel a le mérite, au contraire de son personnage, de ne pas tricher : il se se passe pour ainsi dire rien, c'est l'ennuie comme mode de vie et comme réalité — car sitôt rendu à la possibilité d'avoir des loisirs et des occupations s'abat le rien faire, même sexuellement —et le roman laisse sa belle écriture toute en retenue prendre le temps de nous ennuyer délicieusement.
Loïc Di Stefano



Challenges, octobre 2007
***
Deuxième roman de Guillaume Noyelle, ce court récit décrit, avec la froideur et le sens de l'entomologiste, le petit monde de l'entreprise : stratégies de cantine, luttes de pouvoir, « horaires libres mais stricts », rapports entre collègues…

L'Express, 27 septembre 2007
D'un ton faussement neutre, relevé par quelques formules assassines, l'auteur restitue très finement cette comédie humaine ô combien codée. Une comédie qui tourne de plus en plus à la tragédie…
Delphine Peras

L'Opinion indépendante, 19 octobre 2007
Guillaume Noyelle dissèque à son tour l'entreprise et les corps tristes qui s'y agitent, dans Jeune professionnel. (…) Des blagues grasses du vieux collègue aux interminbles Friday meetings sans intérêt, de fantasmes lointains en étreintes tièdes entre les bras d'une voisine d'open space : rien ne manque au tableau de chasse de Noyelle, qui n'oublie pas celle qui aura sa peau…

Valeurs actuelles,
16 novembre 2007
 Qu’est-ce qu’une grande entreprise si ce n’est un microcosme de la comédie humaine ? Un jeune homme revoit son arrivée dans le monde du travail comme un premier rôle avec des répliques à apprendre par cœur, ses collègues comme autant d’acteurs qui répètent chaque jour la même scène, avec plus ou moins de talent. Tantôt comédie de boulevard, tantôt drame en trois actes, la pièce ballote notre héros, qui se laisse porter par les événements avec un flegme quasi britannique. C’est peut-être cela qui le sauvera du dégoût, du manque d’ambition ou de l’autorité infondée. Petitesses en tout genre, servies par une plume alerte et un regard acéré.
Stéphanie des Horts

Le Monde, 23 novembre 2007
Choses vues au bureau
Il n'est pas besoin de grands mots ni de longues pages pour dire des faits importants. La concision est une forme de l'art littéraire, et Guillaume Noyelle y excelle pour dépeindre l'univers de FTG où sur la foi d'un CV imaginaire, il est « international legal coordinator ». Une entreprise qui a son peu de grandeur, ses servitudes dont on s'échappe, son peuple stéréotypé.
En usant sans en abuser de « nervous breakdown » et de « risk manager », en faisant de saillants portraits des collègues, Noyelle restitue à la perfection le snobisme d'un certain vocabulaire bien à l'image d'un milieu où l'on ne parle ni pense comme tout le monde. Pamphlet d'autant plus fort que l'humour ne le fait jamais tomber dans l'outrance, ce roman, qui a le bon parfum de la chose vécue, est un régal de lecture.
Pierre Robert Leclercq


 
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- Les Piétinements, 2004

Actualités de l'ouvrage

- Guillaume Noyelle, Prix littéraire de la Vocation 2008, 2008

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