Bruce Springsteen a toujours répondu avec le plus grand soin aux interviews, considérant qu'il s'agissait là d'un moyen de prolonger le propos contenu dans ses chansons. Le livre commence en 1973 à ses débuts lorsqu'il gagnait 75 dollars par semaine et tentait de faire son trou dans les bars du New Jersey dont il est originaire. Il s'achève en 2012 au moment où celui qu'on surnomme le « Boss » a acquis une réputation internationale et s'affiche aux côtés de Barack Obama et de John Kerry.
Les entretiens sont issus de la presse rock spécialisée (New Musical Express, Creem, Q), mais aussi de grands journaux (Sunday Times) et de rencontres radiophoniques et télévisées. De grands discours ont été intégrés dans le volume : celui de l’intronisation de Bob Dylan au Rock and Roll Hall of Fame, le soutien à Barack Obama en 2008 ou l'éloge funèbre de Clarence Clemons, le célèbre saxophoniste de son groupe le E Street Band.
Ce livre permet de saisir Bruce Springsteen dans sa complexité, au delà de l'image déformée qui fut la sienne au moment du succès planétaire de Born in the USA. Dans sa préface, Elliott Murphy rappelle notamment l’extraordinaire connaissance musicale qui anime ce barde d’Amérique. Toujours à la pointe des combats sociaux, Bruce Springsteen développe ici sa conception d'un homme engagé dans le monde d’aujourd’hui.
Interviews 1973-2012
Bruce Springsteen a toujours répondu avec le plus grand soin aux interviews, considérant qu'il s'agissait là d'un moyen de prolonger le propos contenu dans ses chansons. Le livre commence en 1973 à ses débuts lorsqu'il gagnait 75 dollars par semaine et tentait de faire son trou dans les bars du New Jersey dont il est originaire. Il s'achève en 2012 au moment où celui qu'on surnomme le « Boss » a acquis une réputation internationale et s'affiche aux côtés de Barack Obama et de John Kerry.
Les entretiens sont issus de la presse rock spécialisée (New Musical Express, Creem, Q), mais aussi de grands journaux (Sunday Times) et de rencontres radiophoniques et télévisées. De grands discours ont été intégrés dans le volume : celui de l’intronisation de Bob Dylan au Rock and Roll Hall of Fame, le soutien à Barack Obama en 2008 ou l'éloge funèbre de Clarence Clemons, le célèbre saxophoniste de son groupe le E Street Band.
Ce livre permet de saisir Bruce Springsteen dans sa complexité, au delà de l'image déformée qui fut la sienne au moment du succès planétaire de Born in the USA. Dans sa préface, Elliott Murphy rappelle notamment l’extraordinaire connaissance musicale qui anime ce barde d’Amérique. Toujours à la pointe des combats sociaux, Bruce Springsteen développe ici sa conception d'un homme engagé dans le monde d’aujourd’hui.
L'Écho, 5 décembre 2015
Bruce Springsteen - The River (The River Tour, Tempe 1980)
"Une vie créative — une vie imaginaire — ce n'est pas une vie. Ce n'est qu'une histoire... et une histoire n'est qu'une histoire." C'est en ces termes que Bruce Springsteen parle, guitare sous le bras, de son œuvre dans le nouveau documentaire que contient la réédition de son double album "The River", paru initialement en 1980.
C'est à hauteur de rue, dans les garages ouverts la nuit, les libres-services Seven Eleven et les cimetières de voitures que vivent les héros de Springsteen.
Bruce Springsteen a attendu trois ans pour sortir ce disque totémique. Après une année de doute et de remise en question, de découragement et de travail intensif, il passe plus d'un an en studio. Une année durant laquelle il enregistre plus de quatre-vingts morceaux, pour aboutir à ce qu'il désirait vraiment. "Nous avons enregistré dans une grande pièce où nous avions une batterie qui sonnait très dur. De tous, je crois que c'est l'album qui reproduit au mieux l'effet du concert en direct", confie-t-il dans "Springsteen par Springsteen", paru aux éditions Bartillat. L'année précédant la sortie, en 1979, il avait enregistré un autre album mais l'avait écarté, expliquant plus tard qu'il "manquait d'unité et d'intensité conceptuelle". Cet inédit est donc publié pour la première fois, dans sa version nue.
Entre les deux albums "Born to Run" (1975) et "Darkness on the Edge of Town" (1978), l’Amérique accuse le coup du premier choc pétrolier. Au moment où Dylan se perd, lui, et s’abandonne à la religion, Bruce Springsteen, citoyen du New Jersey, se lance à corps perdu dans la vie et il la raconte. Jusqu’à la faire vivre, à l’éclater et à l’incarner à travers une musique recréée dans sa pureté et ses excès.
"The River", devenu mythique, marque un tournant dans la vie de l’artiste. C’est l’album qui donne l’impulsion décisive au phrasé engagé du Boss. L’année précédente, celui qui a souvent été considéré comme "le prolo du rock", la voix des laissés-pour-compte du rêve américain, a participé à un concert contre le nucléaire, interprétant la chanson titre "The River" pour la première fois. "C’est là que j’ai commencé l’écriture narrative, grâce à laquelle j’ai pu incarner des personnages et leur donner une voix", explique-t-il dans le documentaire.
C’est à hauteur de rue, dans les garages ouverts la nuit, les libres-services Seven Eleven et les cimetières de voitures que vivent les héros de Springsteen, ces "cols bleus", émigrants mexicains, victimes du racisme dont il chante les espoirs et les frustrations. Dans ces petites villes ouvrières, les adolescents meurent d’ennui: "Ce sont des pièges à mort, des trous à suicide", chante Springsteen. Dans la célèbre ballade "Independence Day", un garçon annonce à son père qu’il veut le quitter: "Parce que les ténèbres de cette ville ont pris le meilleur de nous, mais je ne vais pas les laisser faire de moi ce qu’ils ont réussi à faire de toi", assène-t-il durement. Pour ceux qui restent, c’est le chômage. "The River", sans doute le disque le plus dense de Springsteen, raconte le destin typique d’un jeune prolétaire: il se marie à dix-neuf ans avec une camarade de classe enceinte de ses œuvres, perd son travail puis sa femme: "Un rêve est-il un mensonge lorsqu’il ne peut pas se réaliser", demande-t-il résigné?
Entre les deux albums "Born to Run" (1975) et "Darkness on the Edge of Town" (1978), l’Amérique accuse le coup du premier choc pétrolier. Au moment où Dylan se perd, lui, et s’abandonne à la religion, Bruce Springsteen, citoyen du New Jersey, se lance à corps perdu dans la vie et il la raconte. Jusqu’à la faire vivre, à l’éclater et à l’incarner à travers une musique recréée dans sa pureté et ses excès.
"The River", devenu mythique, marque un tournant dans la vie de l’artiste. C’est l’album qui donne l’impulsion décisive au phrasé engagé du Boss. L’année précédente, celui qui a souvent été considéré comme "le prolo du rock", la voix des laissés-pour-compte du rêve américain, a participé à un concert contre le nucléaire, interprétant la chanson titre "The River" pour la première fois. "C’est là que j’ai commencé l’écriture narrative, grâce à laquelle j’ai pu incarner des personnages et leur donner une voix", explique-t-il dans le documentaire.
C’est à hauteur de rue, dans les garages ouverts la nuit, les libres-services Seven Eleven et les cimetières de voitures que vivent les héros de Springsteen, ces "cols bleus", émigrants mexicains, victimes du racisme dont il chante les espoirs et les frustrations. Dans ces petites villes ouvrières, les adolescents meurent d’ennui: "Ce sont des pièges à mort, des trous à suicide", chante Springsteen. Dans la célèbre ballade "Independence Day", un garçon annonce à son père qu’il veut le quitter: "Parce que les ténèbres de cette ville ont pris le meilleur de nous, mais je ne vais pas les laisser faire de moi ce qu’ils ont réussi à faire de toi", assène-t-il durement. Pour ceux qui restent, c’est le chômage. "The River", sans doute le disque le plus dense de Springsteen, raconte le destin typique d’un jeune prolétaire: il se marie à dix-neuf ans avec une camarade de classe enceinte de ses œuvres, perd son travail puis sa femme: "Un rêve est-il un mensonge lorsqu’il ne peut pas se réaliser", demande-t-il résigné?
Entre les deux albums "Born to Run" (1975) et "Darkness on the Edge of Town" (1978), l’Amérique accuse le coup du premier choc pétrolier. Au moment où Dylan se perd, lui, et s’abandonne à la religion, Bruce Springsteen, citoyen du New Jersey, se lance à corps perdu dans la vie et il la raconte. Jusqu’à la faire vivre, à l’éclater et à l’incarner à travers une musique recréée dans sa pureté et ses excès.
"The River", devenu mythique, marque un tournant dans la vie de l’artiste. C’est l’album qui donne l’impulsion décisive au phrasé engagé du Boss. L’année précédente, celui qui a souvent été considéré comme "le prolo du rock", la voix des laissés-pour-compte du rêve américain, a participé à un concert contre le nucléaire, interprétant la chanson titre "The River" pour la première fois. "C’est là que j’ai commencé l’écriture narrative, grâce à laquelle j’ai pu incarner des personnages et leur donner une voix", explique-t-il dans le documentaire.
C’est à hauteur de rue, dans les garages ouverts la nuit, les libres-services Seven Eleven et les cimetières de voitures que vivent les héros de Springsteen, ces "cols bleus", émigrants mexicains, victimes du racisme dont il chante les espoirs et les frustrations. Dans ces petites villes ouvrières, les adolescents meurent d’ennui: "Ce sont des pièges à mort, des trous à suicide", chante Springsteen. Dans la célèbre ballade "Independence Day", un garçon annonce à son père qu’il veut le quitter: "Parce que les ténèbres de cette ville ont pris le meilleur de nous, mais je ne vais pas les laisser faire de moi ce qu’ils ont réussi à faire de toi", assène-t-il durement. Pour ceux qui restent, c’est le chômage. "The River", sans doute le disque le plus dense de Springsteen, raconte le destin typique d’un jeune prolétaire: il se marie à dix-neuf ans avec une camarade de classe enceinte de ses œuvres, perd son travail puis sa femme: "Un rêve est-il un mensonge lorsqu’il ne peut pas se réaliser", demande-t-il résigné?
Entre les deux albums "Born to Run" (1975) et "Darkness on the Edge of Town" (1978), l’Amérique accuse le coup du premier choc pétrolier. Au moment où Dylan se perd, lui, et s’abandonne à la religion, Bruce Springsteen, citoyen du New Jersey, se lance à corps perdu dans la vie et il la raconte. Jusqu’à la faire vivre, à l’éclater et à l’incarner à travers une musique recréée dans sa pureté et ses excès.
"The River", devenu mythique, marque un tournant dans la vie de l’artiste. C’est l’album qui donne l’impulsion décisive au phrasé engagé du Boss. L’année précédente, celui qui a souvent été considéré comme "le prolo du rock", la voix des laissés-pour-compte du rêve américain, a participé à un concert contre le nucléaire, interprétant la chanson titre "The River" pour la première fois. "C’est là que j’ai commencé l’écriture narrative, grâce à laquelle j’ai pu incarner des personnages et leur donner une voix", explique-t-il dans le documentaire.
C’est à hauteur de rue, dans les garages ouverts la nuit, les libres-services Seven Eleven et les cimetières de voitures que vivent les héros de Springsteen, ces "cols bleus", émigrants mexicains, victimes du racisme dont il chante les espoirs et les frustrations. Dans ces petites villes ouvrières, les adolescents meurent d’ennui: "Ce sont des pièges à mort, des trous à suicide", chante Springsteen. Dans la célèbre ballade "Independence Day", un garçon annonce à son père qu’il veut le quitter: "Parce que les ténèbres de cette ville ont pris le meilleur de nous, mais je ne vais pas les laisser faire de moi ce qu’ils ont réussi à faire de toi", assène-t-il durement. Pour ceux qui restent, c’est le chômage. "The River", sans doute le disque le plus dense de Springsteen, raconte le destin typique d’un jeune prolétaire: il se marie à dix-neuf ans avec une camarade de classe enceinte de ses œuvres, perd son travail puis sa femme: "Un rêve est-il un mensonge lorsqu’il ne peut pas se réaliser", demande-t-il résigné?
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