Bartillat Edition
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ISBN : 9782841004287
Parution : 06/11/2008
Prix : 25 €
658 p. pages
Format : 12,5 x 20
Préfacier : Jean Touzot avec la collaboration de Merryl Moneghetti

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« On n'est jamais sûr de rien avec la télévision »
François Mauriac

Du journalisme de Mauriac on croyait tout connaître : on avait oublié une petite forme, née en septembre 1959, à L’Express, et restée dans l’ombre étouffante du célèbre Bloc-notes : la chronique de télévision, tenue durant plus de cinq ans et qui n’avait jusqu’à ce jour jamais été reprise en volume. À partir de 1961, le feuilleton s’installe au Figaro littéraire. « Téléspectateur assidu », le romancier commente avec délectation les programmes de l’époque, qui lui offrent un miroir du monde. Il crée ainsi un nouveau genre : la chronique de télévision.
L’écrivain nous surprend en dévoilant ses goûts personnels, proches des préoccupations quotidiennes : reportages, pièces de théâtre, émissions culturelles, compétitions sportives, séries policières… Le polémiste redoutable s’interroge aussi sur l’évolution de son temps. Toujours chez lui percent une passion intacte de la littérature et une foi profonde, qui l’aident à comprendre et aimer ses contemporains. Ce que Mauriac apprécie dans la télévision, c’est la vue des visages, reflets de l’âme.
Les fervents du Bloc-notes retrouveront dans ces chroniques réunies ici pour la première fois ce regard à la fois vif et profond, toujours brillant.
Jean Touzot, éminent spécialiste de l’œuvre de François Mauriac, a assuré les éditions du Bloc-notes (1993), de La Paix des cimes (2000) et D’un bloc-notes à l’autre (2004).

Présentation

Chroniques 1959-1964

Résumé

Du journalisme de Mauriac on croyait tout connaître : on avait oublié une petite forme, née en septembre 1959, à L’Express, et restée dans l’ombre étouffante du célèbre Bloc-notes : la chronique de télévision, tenue durant plus de cinq ans et qui n’avait jusqu’à ce jour jamais été reprise en volume. À partir de 1961, le feuilleton s’installe au Figaro littéraire. « Téléspectateur assidu », le romancier commente avec délectation les programmes de l’époque, qui lui offrent un miroir du monde. Il crée ainsi un nouveau genre : la chronique de télévision.
L’écrivain nous surprend en dévoilant ses goûts personnels, proches des préoccupations quotidiennes : reportages, pièces de théâtre, émissions culturelles, compétitions sportives, séries policières… Le polémiste redoutable s’interroge aussi sur l’évolution de son temps. Toujours chez lui percent une passion intacte de la littérature et une foi profonde, qui l’aident à comprendre et aimer ses contemporains. Ce que Mauriac apprécie dans la télévision, c’est la vue des visages, reflets de l’âme.
Les fervents du Bloc-notes retrouveront dans ces chroniques réunies ici pour la première fois ce regard à la fois vif et profond, toujours brillant.
Jean Touzot, éminent spécialiste de l’œuvre de François Mauriac, a assuré les éditions du Bloc-notes (1993), de La Paix des cimes (2000) et D’un bloc-notes à l’autre (2004).

Presse

Le Figaro littéraire :
http://www.lefigaro.fr/livres/2008/11/13/03005-20081113ARTFIG00407-mauriac-au-premier-poste-.php

Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/programmes-tele/2008/10/30/03012-20081030ARTFIG00359-francois-mauriac-telespectateur-assidu-.php

Fabula :
http://www.fabula.org/actualites/article26555.php

Livres Hebdo, sur le blog de François Taillandier :
J’ignorais que François Mauriac se fût intéressé à la télévision. C’est ce que nous rappellent les éditions Bartillat (*) en rassemblant près de 200 chroniques de la « T.V. » comme, il dit, publiées pendant cinq ans, dans L’Express puis dans Le Figaro, par l’académicien et lauréat du prix Nobel de littérature. JJSS avait offert « le poste », et l’on sent l’écrivain passionné comme un gosse par ce nouveau joujou.
Il s’intéresse à tout : aux « dramatiques » tirées d’œuvres littéraires, aux retransmissions de théâtre ou de concerts, à Cinq colonnes à la une, à Lectures pour tous (soit dit en passant, cette télé de papa semblait quand même d’un assez bon niveau) ; mais aussi aux Cinq dernières minutes, et même à Intervilles, et même à Bonne nuit les petits ! Le personnage qu’il préfère, c’est l’ours. Eh oui. Mauriac aimait bien Nounours !
Limites de l’exercice : souvent, il parle davantage de ce qu’il a vu que du médium lui-même. Du contenu, plus que du contenant. Or nous savons maintenant que le message, c’est le média, et que ce qui mérite l’attention, à la télévision, c’est la télévision. Mauriac le sent, cependant, même s’il ne le dit pas toujours clairement. C’est parce qu’il n’a pas de jugement préconçu et s’identifie au spectateur moyen. Ainsi s’émerveille-t-il d’une émission qui préfigure les bons sentiments les plus répugnants de la télé d’aujourd’hui : « J’ai eu la chance de voir pleurer cette jeune fille, Monique, qui est seule au monde et qui rêvait de finir l’année en famille. Plus de dix-neuf mille coups de téléphone en quelques minutes lui ont prouvé qu’elle pouvait être aimée… » Alors, dupé, Mauriac ? Pas sûr. Le chrétien pessimiste relève un sourcil : « Les gens ne sont jamais bons très longtemps. » Tout compris, Mauriac. Peut-être ne sait-il pas trop ce qu’il deviné, mais il a deviné.
Ce qui le fascine est la force du direct, de l’image imprévisible, qu’il s’agisse des obsèques de Kennedy ou simplement du visage en gros plan d’un virtuose qui joue, d’un écrivain qui évoque son œuvre. Il ne peut pas savoir, mais il pressent que la télé fondera son empire sur « l’émotion ». Et sur les jeux du cirque : il campe un ministre, en l’occurrence Joseph Fontanet, rudement mis en cause en direct sur la politique du gouvernement en matière d’hôpitaux. (Ah, tiens, ça se faisait déjà, dans cette télé gaullienne qu’on nous dit caporalisée ?)
Il écrit en juin 1963 : « Nous avons compris (mais combien sommes-nous parmi les intellectuels, les artistes, les « penseurs » de tout poil ?) ce que le peuple a compris, lui, dès le premier jour : que la T.V. est appelée à tout envahir, sinon à tout recouvrir, sinon à tout dévorer. » Il faut se souvenir que c’est un écrivain de 75 ans qui s’était lancé dans l’exercice, toutes antennes dehors, par plaisir, par curiosité, par appétit du monde. Mauriac était jeune, on ne le dira jamais assez !
(*) « On n’est jamais sûr de rien avec la télévision », 652 pages, 25 euros. Les excellentes préface et postface de Jean Touzot et Merryl Moneghetti, ainsi que les notes en bas de page, fournissent tous les éclaircissements nécessaires pour savourer.

François Mauriac, premier téléspectateur de france

par Alain Duhamel, chronique parue dans le Point le 30 décembre 2008.

En 1959, le général de Gaulle prit possession de la France et la télévision prit possession des Français. Jean-Jacques Servan-Schreiber, toujours prompt et toujours novateur, eut l'idée géniale de proposer à François Mauriac de tenir une chronique de télévision hebdomadaire. Le grand écrivain, alors âgé de 74 ans, n'hésita pas une seconde. Jean Touzot peut donc publier aujourd'hui une impeccable édition (1) de ces chroniques mauriaciennes, délectables et mémorables, parues de 1959 à 1964, d'abord dans L'Express, puis dans Le Figaro littéraire. Elles n'ont jamais été égalées depuis, tant Mauriac y allie un style d'une vivacité, d'une spontanéité, d'une gaieté, d'une causticité sans pareilles, un regard de chirurgien implacable des âmes, une culture époustouflante et un émerveillement juvénile devant cette fenêtre qui s'ouvre sur la société.

Tout l'intéresse ou presque à la télévision. Non pas qu'il en soit dupe : dès le premier jour, il a compris et écrit à quel point elle fonctionnait à l'émotivité, pouvait instrumentaliser l'irrationalité et sombrer dans la trivialité. Il a cependant saisi sur-le-champ l'influence à venir de cet univers en construction.

Il n'y boude pas son plaisir. Il adore bien entendu « Cinq colonnes à la une », la plus belle émission de reportages jamais inventée. Il se délecte de « Lectures pour tous »-même s'il ne s'interdit pas des coups de griffes fréquents-, il célèbre à juste titre Desgraupes, Dumayet, Lalou, Barrère, Max-Pol Fouchet, qui firent à l'époque la meilleure télévision, la plus neuve et la plus ambitieuse qu'ait jamais connue la France. Il savoure les grandes dramatiques, le théâtre, l'opéra, dont il est friand. Il rit même de bon coeur devant « Intervilles ». Il ne dédaigne d'ailleurs ni « Les cinq dernières minutes » ni même « Bonne nuit les petits ». Seul le sport l'assomme, les adaptations télévisées des grands romans le frustrent et les interviewers qui ne lisent pas les livres dont ils interrogent les auteurs l'exaspèrent. Avec lui, c'est aussi toute l'histoire littéraire, musicale, théâtrale des années 60 qui défile, scintille et reçoit quelques réjouissantes volées de bois vert.

Le meilleur du Mauriac chroniqueur de télé, c'est lorsque l'oeil du romancier surgit, saisissant un regard, happant une expression, raillant une posture. Il aime Danielle Darrieux. Juliette Gréco, « ce beau poisson maigre et noir », le fascine. Il préfère Marie Laforêt à Brigitte Bardot, à propos de laquelle il s'exclame : « Il y a du carlin dans cette petite figure boudeuse. » Il ironise sur les poses de Cocteau. Roger Vailland l'inspire : « Dans cette face consumée, les yeux brillaient d'un plaisir qui aurait pu être la joie divine. Mais la bouche ! Non, un saint ne pouvait avoir cette bouche-là. » Il évite en revanche la politique et il a raison, car elle l'affadit bizarrement. Il rêve d'un journal télévisé incolore et inodore-il est servi-et il louange à de multiples reprises Michel Droit. Personne n'est parfait. Pas même Mauriac.

1. « On n'est jamais sûr de rien avec la télévision. Chroniques 1959-1964 », de François Mauriac, édition établie par Jean Touzot et Merryl Moneghetti (Bartillat, 652 p., 25 E).

 


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Du même auteur...

- Le Cahier noir, 2016
- La Paix des cimes, 2009
- D'un bloc-notes à l'autre, 2004
- La Paix des cimes Chroniques 1948-1954, 2000

Actualités de l'ouvrage

- Jeudi 12 mars : soirée Mauriac à la Maison Aquitaine à Paris, 21 rue des Pyramides (75001), 2009

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